Asie centrale.
Guenola Fontaine, consule générale à Schimansky, est assassinée. Une enquête est déclenchée, menée par Delaroque, ancien ambassadeur, et Girard, policier exercé de la PJ parisienne.
S’ensuit une course poursuite après Baha Babaef, présumé coupable, par le duo policier/ambassadeur soudés malgré leurs différences.

Véritable plongée dans le monde des ambassades et consulats, attentat terroriste ? Vengeance personnelle ? crime commandité ?

Pierre Pouchairet campe minutieusement des protagonistes intéressants. Les chapitres courts et dynamiques donnent du rythme à cette intrigue cumulant les rebondissements, et dont l’écriture fluide et affutée anime le lecteur jusqu’à un dénouement inattendu.

Lui adressant 15 courriers, une lectrice reproche à Cervantes, auteur de Don Quichotte, de tourner en dérision la littérature chevaleresque en rendant son personnage grotesque ; de le martyriser avec cruauté. De ne pas voir en lui le poète passionné de littérature, le génie, le dénonceur d’injustice.
A cette violence, Quichotte, « looser magnifique » répond par le courage et l’humilité. Il est libertaire, l’errance est son destin. Il forme avec Sancho un couple innombrable et indissociable tant ils se complètent par leurs différences… En amour, il a le sens du merveilleux et du lyrisme….
Mais que cachent tous ces griefs ?.. le droit à rêver, à l’utopie ? Un pointage sur les injustices de notre époque ?

Quel bel et fervent hommage à Don Quichotte, un bonheur de lecture au style mordant plein d’entrain.

C’est l’histoire de deux frères orphelins au fin fond de la Norvège. Carl revient après ses études en territoire familial où Roy dirige une station-service. Il lui présente sa femme et lui expose son projet.
Les retrouvailles sont l’occasion de revenir sur le passé, l’énigmatique disparition de leurs parents, leurs amours, leurs secrets… mais déclenchent aussi un engrenage tragique qu’installe habilement Jo Nesbo en maniant tensions et rebondissements.
Face à l’adversité, la fratrie malsaine enchaîne les solutions pour s’en sortir sans sentimentalité, se soutenant mutuellement tout en se trahissant.
Roman noir et psychologique captivant, dans lequel l’auteur se plaît à installer peu à peu une trame pleine d’imagination et de diversités.

« Toi et moi, Roy, nous n’avons que nous-mêmes »

Dans le sud des États-Unis, la rencontre de deux femmes au même parcours, sauvées d’un milieu précaire par leur mariage, propulsée au milieu d’une élite baignant dans le luxe.
Un incident grave va déclencher une enquête et nous en apprendre un peu plus sur le passé des personnages, de leurs mensonges et faux-semblants, leurs aventures et fantasmes, leurs manœuvres et cachotteries…

S. Pinborough maintient le mystère jusqu’à son ébouriffant dénouement.

L’Hiver de Solveig Reine Andrieu
Été 1940, dans le bordelais. La France est occupée et la famille Lenoir doit héberger le soldat allemand Gunther.
1946, une fillette amnésique est recueillie dans un village. Qui est-elle ? d’où vient-elle ?
Ce roman choral traverse la seconde guerre mondiale et finit en 2011.
Chaque chapitre alterne une des trois périodes et une voix différente donnant un point de vue sur les évènements et la complexité de cette période.
Bien que romancée par des personnages touchants, le récit nous convoque dans l’Histoire de chacun dans cette guerre, la cohabitation, les prises de risques, les mensonges : civils, juifs, patriotes, résistants, occupants, GI …

Reine Andrieu y mêle avec talent et énergie une intrigue mystérieuse d’enfance volée, bouleversante, menant le suspense jusqu’au bout.

Emouvant, prenant, limpide.