Théo et Max s'ennuient. Ces deux jeunes tout juste sortis du secondaire boivent et enchainent les joints pour noyer le vertige que leur donne l'avenir. Non loin d'ici, Le docteur Rombouts rentre d'une longue journée passée à l'hôpital. Il a hâte de retrouver sa belle maison et d'y boire quelques verres mais le marasme de sa récente rupture ne tarde pas à le rattraper. Jeunes décadents d'un côté vieux rétrograde de l'autre et finalement tous paumés, les pensées défilent en parallèle à mesure que la soirée avance.
Dans une ambiance trouble et épaisse, nous pressentons le rendez-vous.

Selim est rescapé syrien d’une traversée clandestine en bateau. Il ne sait pas encore qu’il n’a pas échoué sur les côtes italiennes mais sur une plage gay en Croatie. Mijo et Jozefina, jeune couple en pleine santé et profondément croyants viennent prier Sainte-Marguerite dans l’espoir d’enfin avoir un enfant.
Il y est question de spécialités culinaires, d’une cellule de dégrisement transformée en chambre d’hôte, d’un âne qui « chante l’amour » et autres situations cocasses qui ne manquent pas de faire sourire.
Histoire(s) tendre, profondément humaine, sur un ton joyeusement fanfaron !

Emma Fulconis est une jeune fille qui court. Elle ne court pas pour la gloire, elle court pour rien, elle court dès qu'elle le peut car elle est faite pour ça. On dit qu'elle a des ailes. Mais arrive la morsure, sa jambe est meurtrie pour toujours. Sur cette vallée qu'elle traverse à nouveau dans une allure douloureusement transformée, elle prends le temps d'écouter son oncle d'habitude si silencieux qui lui raconte l'Algérie, les Harkis, l'arrivée en France, le nom des Fulconis.
Ce récit parfois cru raconte l'épreuve, la résilience, dans une langue d'une rare mélodie et sème tout du long quelque chose qui tient de l'espoir.

Un écrivain charmant rencontre une jeune femme brillante et gaie dans une bibliothèque. Ils se séduisent, se fréquentent et décident ensuite de vivre ensemble. Lui, ressent pour la première fois le besoin d'être en permanence auprès de quelqu'un. Lors d'un moment complice, elle lui suggère d'écrire un roman dans lequel les personnages seraient leur doubles. Ce jeu s'étiole vite pour ne laisser transparaître que des inquiétudes et des malentendus.
« Agnès », raconte merveilleusement la passion qui uni mais aussi le malaise d'être toujours deux, si proches, et parfois si étrangers. Un amour impossible et inéluctable écrit avec justesse.

Masao est ouvrier à l'usine sur l'île d'Ojima. En quittant l'usine un soir semblable aux autres, il aperçoit une femme qu'il reconnaît instantanément. C'est Harumi, sa fille, qui vient à sa rencontre après tant d'années sans s'être vus. Un vécu lointain semble aussitôt reprendre son cours. tous les deux prévoient de se revoir. Nous naviguons dans les recoins les plus secrets de la pensée de Masao, où se formulent les révélations que Harumi va un jour entendre.

Récit plein de pudeur et de nuances où s'harmonisent la solitude et la poésie, le manque et la rencontre, le mystère et la vérité ... et qu'est-ce que c'est beau !