Œuvres
EAN13
9782072733581
ISBN
978-2-07-273358-1
Éditeur
Gallimard
Date de publication
Collection
Quarto
Nombre de pages
1600
Dimensions
20,5 x 20,5 x 4,7 cm
Poids
1158 g
Langue
français
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Ce volume contient la totalité de l'œuvre de Georges Perros ainsi que de nombreux inédits. Elle est ici établie par ordre chronologique pour Papiers collés, Poèmes bleus, Une vie ordinaire, Papiers collés II, Échancrures, L'Ardoise magique et Papiers collés III, et par ordre d'écriture pour les inédits, les textes non repris en volume ou ceux réunis après sa mort. Attiré par la scène et l'envers du décor, sa première vocation fut le théâtre - une déception. Restent la force des mots, le phrasé. Glissement de l'oral à l'écrit. Sans revenus fixes, il assuma son dénuement volontaire, acharné à noircir ses petits carnets, ses agendas, seulement riche d'une moto. Ses amis, peu nombreux mais présents, le guidèrent. Gérard Philipe le recommande à Jean Vilar. Son métier ? Lecteur pour le T.N .P. Vilar s'est-il amusé autant que nous à lire ses comptes rendus ? Ils tiennent en peu de mots : l'intrigue, la meilleure réplique, son jugement. Pas de bavardage, ni de laconisme, c'est impitoyablement drôle - l'élégance de l'humour assassin. Georges Poulot (1923-1978) devient Georges Perros, l'homme inclassable
de la littérature, le lecteur insatiable, le critique avisé, le touche-à-tout. Sa rencontre avec Jean Grenier amorce un tournant. Il consent à lui montrer quelques textes. Grenier les aime, s'empresse de les donner à lire à Paulhan, la N.R.F. les publie. Le ton est donné, la pensée entière, vive, l'écriture acérée et précise. C'est à son corps défendant qu'il réunit et publie Papiers collés - et les ouvrages suivants -, parce que la vie matérielle, avec toute une famille, l'a rattrapé et qu'il faut vivre. Il place si haut la littérature qu'il se juge toujours indigne d'un tel sacerdoce. Loin de Paris, à l'écart de tout «milieu», à Douarnenez, il officie de notes, de lectures, de poèmes. L'homme parle, malgré lui. Et lorsque le verbe le fuit, il dessine, peint, pour retrouver la seule écriture qui vaille : celle du quotidien, ces instants sans importance, l'anecdotique, où se niche l'essentielle vérité. Comment la poésie peut-elle enchanter notre réalité ? Comment transcender la douleur ? Aimer, se pardonner ? Comment vivre ?
Ce volume contient la totalité de l'œuvre de Georges Perros ainsi que de nombreux inédits.
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« Il n’y a plus de solitude là où est la poésie », disait l’essayiste suisse Charles Ferdinand Ramuz. C’est donc bien entourés, que nous espérons vous laisser après l’écoute de cet épisode de notre podcast. Car il y sera justement question de poèmes, de poétesses et de poètes.
Pour nous guider dans cette découverte, nous recevons une passionnée. Elle s’appelle Chloé Deschamps. Elle est éditrice de métier, pour la maison Grasset, mais aussi créatrice du compte Instagram @aquoibonlespoetes. Elle évoque son amour pour la poésie et sa passion de le transmettre.

Michel Kerninon, sur Georges Perros

Il y aura 40 ans au mois de février prochain, le 24, que l'écrivain Georges Perros quittait ce monde. L'essentiel de son oeuvre et des inédits ont été rassemblés et sont présentés par Thierry Gillyboeuf dans un volume de 1600 pages qui vient de paraître dans la collection Quarto de Gallimard.

Il y a 40 ans que l'aura de l'oeuvre de Georges PERROS, que sa mémoire et le souvenir de ceux de plus en plus rares qui l'ont approché dans sa " vie ordinaire ", ne cessent de grandir.
Le Quarto consacré à Georges Perros met en lumière une oeuvre singulière dans la littérature du XXe siècle. Ni Cioran , ni Pessoa, mais des traces glissées, des griffures, dans la marge d'un livre à venir. Dont il ne souhaite d'ailleurs pas qu'il advienne. Des notes ni furtives, ni griffonnées, et d'ailleurs de moins en moins aphoristique avec l'âge. Notes de musique, notes critiques, portraits, papiers collés de carnets ficelés ... Il s'agit d'un journal ouvert à tous les vents. Ceux de l'intelligence, de l'amour, de la mer, papiers fouettés aux tempêtes de Bretagne, comme aux orages des paysages intérieurs. Comme apaisé aux réconforts de la géographie, les pointes, les îles, la baie s'ouvrant en toile de fond sur l'absurdité consubstantielle de l'homme et du monde.
Dans la préface, Thierry Gillyboeuf, avec amitié, sobriété, pertinence écrit que " Lire Perros, c'est à la fois entendre une voix reconnaissable entre toutes et se laisser emporter par une pensée sans cesse en mouvement, qui se rétracte et se déploie comme le ressac."
Cet homme, Georges Poulot, devenu Perros après avoir quitté la Comédie (française) pour le plancher des vaches, près desquelles d'ailleurs, il habitait à son arrivée à Douarnenez, le pays des penn sardins, était l'incarnation du verbe. Sa voix dans les livres comme dans la vie. Et le solitaire très entouré fut privé de parole par la maladie. Elle allait saper une voix si belle après la cinquantaine, puis l'emporter en deux années.
La magie de sa voix est pleinement audible dans ce volume. Proses, journal, quelques correspondances -(sa correspondance immense, étant certainement le deuxième versant de l'oeuvre, mériterait d'être rassemblée)- ou des vers octosyllabes aux enjambements musicalement singuliers et aussi les silences, le silence qui respire comme si Georges était encore près de nous.
Si de tout beau livre, de toute poésie, d'une musique, d'une femme... ne devait subsister que le sillage, comme on le dit d'un voilier, la parabole à ras d'existence est une illustration de la magie de la vie, de toute la vie. Il y a chez Georges Perros un amour infini pour les êtres, une tendresse inconsommable. Elle est d'autant plus envahissante que nous ne sommes pas à la hauteur. " Nous sommes incapables de n'aimer qu'une fois, parce que nous n'aimons jamais. " Il s'agirait donc, seulement, de tenter de trouver les modalités de sa dévotion à la solitude. "Pour ne pas mourir à côté."

https://blogs.mediapart.fr/michel-kerninon/blog/101217/georges-perros-1923-1978-pour-ne-pas-mourir-cote

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