- EAN13
- 9782358731782
- ISBN
- 978-2-35873-178-2
- Éditeur
- Bruit du temps
- Date de publication
- 17/06/2022
- Nombre de pages
- 480
- Dimensions
- 17,8 x 10,8 x 3,5 cm
- Poids
- 332 g
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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11.00
Publié en 1910, sous le titre anglais d’Howards End, Le legs de
Mrs. Wilcox est le quatrième roman de Forster. Situé dans l’Angleterre
du tout début du xxe
siècle, qui est encore celle de l’Empire britannique
et déjà celle des débuts de l’automobile, le roman, à travers l’histoire
des deux sœurs Margaret et Hélène Schlegel, fait se rencontrer, non
sans heurts, trois familles qui représentent trois catégories sociales
de l’Angleterre. Les sœurs Schlegel, filles d’un émigré allemand,
représentent une grande bourgeoisie « cosmopolite », cultivée et
« libérale » au sens anglais du terme, c’est-à-dire « de gauche »,
préoccupée par la question sociale et les droits des femmes ; les
membres de la famille Wilcox, rencontrée au cours d’un voyage en
Allemagne, sont, quant à eux, des industriels, parfaits représentants de
l’Empire et du « libéralisme » britannique ; tandis que Leonard Bast,
mal marié à la peu recommandable et pitoyable Jackie, est un petit
employé londonien qui aspire à la culture sans en avoir les moyens.
Avec plus de maestria encore que dans les romans précédents, Forster
parvient merveilleusement à allier la comédie (et même la satire) sociale
à son désir de poser dans le roman, à travers ses personnages, la question
de la réalité, qui ne s’atteint que dans l’accomplissement intégral de soi.
Virginia Woolf écrit à ce propos : « À nouveau, mais sur un terrain de
bataille plus vaste, se poursuit le combat que l’on trouve dans tous les
romans de Forster — le combat entre les choses qui importent et celles
qui n’ont pas d’importance, entre la réalité et les faux-semblants, entre
la vérité et le mensonge. » Il faudra non seulement toute la patience de
Margaret Schlegel, mais aussi la violence des événements, pour que son
désir de « mettre du lien » entre les choses et les êtres (« relier suffit » est
la devise du roman), qu’elle met en pratique en épousant Mr. Wilcox,
finisse — comme dans Le plus long des voyages — par aboutir à une
harmonie retrouvée, loin de la trop moderne Londres : les trois familles
se réuniront enfin en la personne de Tom, le fils adultère d’Hélène et de
Léonard, à Howards End, dans la maison de campagne que la vieille
Mrs. Wilcox avait souhaité léguer aux Schlegel.
Le livre fut un immense succès public dès sa parution. Mais, comme
l’a très bien noté David Lodge dans sa préface à l’édition Penguin du
roman, en 2000, s’il dépeint avec une parfaite exactitude l’Angleterre
d’avant la Première Guerre mondiale, sa manière de mener le débat
entre les valeurs de « l’intelligentsia de gauche » que l’on pourrait
qualifier « anachroniquement » d’écologiste, représentée dans le livre
par la famille Schlegel, et celles de la bourgeoisie capitaliste reste d’une
étonnante actualité. Il a été adapté avec succès au cinéma en 1992 sous
le titre Retour à Howards End par James Ivory, avec Vanessa Redgrave,
Emma Thompson et Anthony Hopkins.
Mrs. Wilcox est le quatrième roman de Forster. Situé dans l’Angleterre
du tout début du xxe
siècle, qui est encore celle de l’Empire britannique
et déjà celle des débuts de l’automobile, le roman, à travers l’histoire
des deux sœurs Margaret et Hélène Schlegel, fait se rencontrer, non
sans heurts, trois familles qui représentent trois catégories sociales
de l’Angleterre. Les sœurs Schlegel, filles d’un émigré allemand,
représentent une grande bourgeoisie « cosmopolite », cultivée et
« libérale » au sens anglais du terme, c’est-à-dire « de gauche »,
préoccupée par la question sociale et les droits des femmes ; les
membres de la famille Wilcox, rencontrée au cours d’un voyage en
Allemagne, sont, quant à eux, des industriels, parfaits représentants de
l’Empire et du « libéralisme » britannique ; tandis que Leonard Bast,
mal marié à la peu recommandable et pitoyable Jackie, est un petit
employé londonien qui aspire à la culture sans en avoir les moyens.
Avec plus de maestria encore que dans les romans précédents, Forster
parvient merveilleusement à allier la comédie (et même la satire) sociale
à son désir de poser dans le roman, à travers ses personnages, la question
de la réalité, qui ne s’atteint que dans l’accomplissement intégral de soi.
Virginia Woolf écrit à ce propos : « À nouveau, mais sur un terrain de
bataille plus vaste, se poursuit le combat que l’on trouve dans tous les
romans de Forster — le combat entre les choses qui importent et celles
qui n’ont pas d’importance, entre la réalité et les faux-semblants, entre
la vérité et le mensonge. » Il faudra non seulement toute la patience de
Margaret Schlegel, mais aussi la violence des événements, pour que son
désir de « mettre du lien » entre les choses et les êtres (« relier suffit » est
la devise du roman), qu’elle met en pratique en épousant Mr. Wilcox,
finisse — comme dans Le plus long des voyages — par aboutir à une
harmonie retrouvée, loin de la trop moderne Londres : les trois familles
se réuniront enfin en la personne de Tom, le fils adultère d’Hélène et de
Léonard, à Howards End, dans la maison de campagne que la vieille
Mrs. Wilcox avait souhaité léguer aux Schlegel.
Le livre fut un immense succès public dès sa parution. Mais, comme
l’a très bien noté David Lodge dans sa préface à l’édition Penguin du
roman, en 2000, s’il dépeint avec une parfaite exactitude l’Angleterre
d’avant la Première Guerre mondiale, sa manière de mener le débat
entre les valeurs de « l’intelligentsia de gauche » que l’on pourrait
qualifier « anachroniquement » d’écologiste, représentée dans le livre
par la famille Schlegel, et celles de la bourgeoisie capitaliste reste d’une
étonnante actualité. Il a été adapté avec succès au cinéma en 1992 sous
le titre Retour à Howards End par James Ivory, avec Vanessa Redgrave,
Emma Thompson et Anthony Hopkins.
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